Considérant le jardin partagé comme une des réponses les mieux adaptées à la compréhension des enjeux de santé publique, de cohésion sociale, d’aménagement du territoire, de démocratie participative locale et d’éducation au développement durable, l’association L’Effet Papillon a proposé à la municipalité de Gourbeyre de développer un projet de jardin partagé sur son territoire.
Une démarche qui consiste à créer, au cœur de ses quartiers, un lieu inclusif de partage communautaire autour du jardin créole pour une auto-éducation à l’éco-citoyenneté lui permettant d’inscrire la ville dans un cercle vertueux visant à améliorer le cadre de vie des habitants.
S’inscrire sur cette trajectoire, pour la municipalité, est un engagement d’autant plus important que l’exiguïté de notre archipel de Guadeloupe et notre vulnérabilité aux risques naturels, dans ce contexte de crise environnementale, sociale et économique exacerbée par la crise sanitaire, imposent une politique concertée de prévention et de gestion des risques comme enjeu majeur du développement durable.
Ce dispositif a pour cadre de référence :
Ces marqueurs forts de l’identité du territoire s’inscrivant également dans une démarche intégrée de préservation du patrimoine culturel, la Ville de Gourbeyre a souhaité installer ce projet pilote au parc paysager, site historique des batteries de Grand-Camp.
Située sur la route du Palmiste en zone péri-urbaine, cette parcelle de 5,8 hectares dispose de nombreux atouts.
Déjà aménagé de deux carbets à l’entrée, indiquant la présence du parc, et d’une jolie terrasse orientée plein ouest, ce site dispose déjà de toutes les commodités et offre aux visiteurs une vue remarquable sur Gourbeyre, Basse-Terre et Baillif, ainsi qu’un beau coucher de soleil.
Un sentier pédestre permettra aussi de se rendre à la batterie de Grisel, située à proximité sur l’habitation Saint-Jacques (habitation Longueteau). Datant du 18ème siècle, ce site dispose lui aussi de cinq canons et d’un cimetière privé qui compte soixante-cinq tombes et un mausolée de style néoclassique.
Par ailleurs, le plateau du Palmiste étant le point de départ de nombreuses randonnées en forêt vers l’As de Pique, l’Etang Roche, l’Etang Madère, le Grand Etang, la Parabole, le Bassin Bleu, le jardin partagé du parc paysager de Gourbeyre sera une vitrine pour la Ville et l’occasion d’une pause gourmande méritée.
Séduite par la proposition de l’association L’Effet Papillon, la municipalité de Gourbeyre lui a confié le déploiement de ce projet pilote.
Vocations
La vocation première de ce projet pilote est de nourrir sainement les jardiniers qui y travaillent. Ce dispositif que nous voulons inclusif et éducatif proposera des activités apprenantes innovantes. L’objectif est d’apporter aux personnes en situation de précarité un accompagnement leur permettant d’aller vers une meilleure estime de soi.
La deuxième vocation de ce projet pilote est d’éduquer à l’écocitoyenneté en intégrant les principes de durabilité.
La troisième vocation de ce projet pilote est de doter notre archipel d’un outil efficient de résilience : pour permettre aux individus de développer leur aptitude à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit des circonstances traumatiques.
Déjà à l’époque du Moyen-âge, l’idée de se regrouper pour cultiver son alimentation était observée partout dans le monde. La révolution industrielle, les guerres et les crises ont incité les habitants des villes à investir l’espace public pour y cultiver ce qui fait défaut dans les magasins.
Au milieu des années 70, ce sont plus de 750 jardins qui seront créés à New York. Il ne s’agit plus seulement de produire de quoi se nourrir, mais aussi de se retrouver pour porter des projets communs. Le sol et les idées sont partagés !
Au milieu des années 80, en France, la Fondation de France accompagne l’émergence des jardins partagés car elle y voit l’opportunité de développer le lien social, tout en prenant en compte, les préoccupations d’autosuffisance alimentaire.
En cette période de transition qui, on le sait, sera douloureuse, l’ambition de ce projet pilote est de structurer l’essaimage des jardins partagés sur l’ensemble de notre archipel à travers la création d’une Fédération des Jardins Partagés de Guadeloupe.
Une ambition qui passe nécessairement par la modélisation d’un concept et une étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour le déploiement des jardins partagés en Guadeloupe.
Ce projet pilote est porté avec le concours de la Fabrique Numérique, incubateur de services numériques du Ministère de la Transition Écologique.
La parcelle étant classée zone NPA, une étude diagnostique, de faisabilité et d’aménagement du Parc Paysager a été commandée à l’ONF. Dans l’intervalle, nous démarrons les réunions de concertation.
Ce projet est cofinancé par l’ADEME, le Département et la Région Guadeloupe que nous remercions.